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Le design des sneakers

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12. Repenser les lieux de production

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Six chaussures sur dix vendues dans le monde sont fabriquées en Chine. Avec sa main d’oeuvre à bas coût et ses moyens de production, la superpuissance a été surnommée « l’atelier du monde » à partir des années 1980 lorsque les grandes firmes occidentales ont choisi de délocaliser leurs industries. Toutefois, elle subit aujourd’hui à son tour des délocalisations et voit les sous-traitants des marques de sneakers, devenus eux-mêmes des multinationales, déménager en Asie du Sud-Est , où le salaire moyen des ouvriers est moins élevé. Les grandes marques s’appuient également sur de nombreux fournisseurs en Amérique du Sud et notamment au Brésil et en Argentine. D’autres modèles de production ont vu le jour ces dix dernières années comme en témoigne la création de micro-usines automatisées, à l’image des Speedfactories d’Adidas. Certaines marques ont réussi à concevoir une chaîne de production limitant leur empreinte carbone. Veja rassemble ainsi matières premières, fournisseurs et usines d’assemblage dans un périmètre réduit au Brésil. Près de trente ans après la fermeture de la dernière usine Adidas française, le « made in France » renaît notamment grâce à des marques historiques comme Le Coq Sportif ou récemment créées comme Ector à Romans-sur-Isère.


New Balance se singularise
New Balance est une des rares grandes marques de sportswear à avoir maintenu en Occident des usines d’assemblage de chaussures, cinq aux États-Unis (dans les états du Maine et du Massachussetts) et une en Angleterre (à Flimby, au nord du pays). La marque américaine y produit plusieurs dizaines de modèles, sur lesquels elle appose la mention « Made in US » ou « Made in UK », garantissant que 70 % des composants utilisés proviennent de ces pays. Toutefois, New Balance a toujours recours à de nombreux sous-traitants, notamment en Chine, en Indonésie et au Vietnam.


Vue de l'usine New Balance à Flimby, Angleterre © New Balance


Adidas Speedfactory
En 2017, Adidas choisit d’implanter deux mini-usines automatisées, à la fois lieu de production et de recherche, l’une à proximité du siège de la marque en Bavière et la seconde à Atlanta aux États-Unis. Ces Speedfactories devaient fournir 500 000 paires par an (la production totale annuelle du groupe Adidas re présente 410 millions de paires) et étaient destinées à produire rapidement de petites séries en fonction de la demande : une vraie alternative à la chaîne de production classique qui s’étale sur plusieurs mois et repose sur le recours à de multiples sous-traitants. Mais la marque aux trois bandes a annoncé en novembre 2019 la fermeture de ces usines et l’envoi des machines high-tech chez ses sous-traitants en Asie.


Adidas Speedfactory, Bavière (Allemagne), 2018 © Alastair Philip Wiper


VEJA Une chaîne de production au Brésil
VEJA (« regarde » en portugais) est créée en 2004 par François-Ghislain Morillion et Sébastien Kopp. Le modèle du commerce équitable défendu par la marque Alter Eco retient l’attention des futurs associés qui entendent contribuer à une économie plus juste et favoriser une production plus respectueuse des individus et de l’environnement. Ils choisissent d’implanter leur chaîne de production au Brésil afin de réunir dans un périmètre réduit tous les éléments nécessaires à la fabrication des chaussures. Ils s’assurent que toutes les entreprises partenaires garantissent les droits des travailleurs, en conformité avec la réglementation de l’OIT. Le coton est cultivé dans le Nordeste brésilien et le caoutchouc naturel provient de la forêt amazonienne. L’association d’insertion professionnelle ASF réalise la réception des chaussures en France, organise le stockage, prépare les commandes et expédie dans les boutiques. L’entreprise demeure entièrement transparente sur toutes les étapes de la production, la nature et la provenance des matériaux employés.


Récolte du latex par le seringuero au Brésil © Camille Coutinho - VEJA