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Le design des sneakers

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1. Danses et contre-cultures

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Dans les années 1960 et 1970, porter des baskets en dehors des terrains de sport est vécu comme un signe de rébellion. Artistes, musiciens, danseurs adoptent ces chaussures à semelle de caoutchouc qui créent une allure décontractée et anticonformiste, en rupture avec les codes figés de la société.

Bebop, 1949
En 1949, dans les caves des bars de Saint-Germain-des-Prés, la troupe des « Rats de Cave » fondée par Jano Merry danse le bebop. Les chaussures montantes équipées d’une semelle en caoutchouc permettent de suivre le rythme effréné des musiciens et de réaliser les figures les plus périlleuses sans craindre une torsion de la cheville. Mélange de swing, de boogie, de jazz traditionnel, le bebop émerge dans les années 1940 outre-Atlantique comme un courant du jazz porté par des musiciens afro-américains qui entendent s’affranchir des big bands, en donnant plus de liberté dans l’interprétation et en offrant plus de place à l’improvisation.

Le boogie woogie du nouvel an, 6 janvier 1949
Reportage chez Carrère aux champs Elysées. Journal des Actualités Françaises, en collaboration avec l'INA



West Side Story, 1961
Au coeur du quartier défavorisé de l’Upper West Side à Manhattan, l’action se déroule sur un terrain de sport, lieu du pouvoir où se retrouvent deux bandes qui se battent pour conquérir leur territoire. Le metteur en scène les a chaussés de baskets. L’intrigue révèle un conflit qui oppose deux clans : les Jets, jeunes de la classe ouvrière blanche d’origine irlandaise et polonaise, et les Sharks, d’origine portoricaine. Adaptation et transposition de Roméo et Juliette, la pièce de William Shakespeare, West Side Story est une comédie musicale d’Arthur Laurents, Stephen Sondheim et Leonard Bernstein jouée pour la première fois en 1957 à Broadway (New York), et adaptée au cinéma en 1961 par Jerome Robbins et Robert Wise.

Extrait du film réalisé par Jerome Robbins et Robert Wise




Maurice Béjart, Messe pour le temps présent, 1967
T-shirts, jeans et baskets : à la veille de mai 68, c’est bien une jeunesse à la fois révoltée et libérée que le chorégraphe Maurice Béjart met en avant dans sa Messe pour le temps présent. Créée pour le festival d’Avignon et jouée dans la cour d’honneur du Palais des Papes, cette pièce conçue sur une musique de Michel Colombier et Pierre Henry, éminent représentant de la musique concrète, connaît un succès retentissant.


H.I.P.H.O.P, 1984
En 1984, la première émission télévisée consacrée à la culture hip-hop en France est diffusée chaque dimanche sur TF1 après la messe. Présentateur de H.I.P.H.O.P, le rappeur, danseur, musicien et DJ Sidney s’impose comme l’une des premières personnalités médiatiques françaises de la culture hip-hop. Pendant un an, il invite toutes les stars de la scène hip-hop internationale comme Afrika Bambaataa, Kurtis Blow ou le Sugarhill Gang. Jeunes et moins jeunes arborent leurs sneakers, rappent et font des démonstrations de breakdance.


Extrait de l'émission H.I.P.H.O.P présentée par Sidney et diffusée sur TF1, 19 février 1984




La danse, au coeur de la contre-culture newyorkaise
À New York, parallèlement à une montée de la contestation sociale et politique, quelques jeunes danseurs et chorégraphes se détachent radicalement de la modern dance et de la danse classique. Issus du cours de Robert Dunn au studio Cunningham à New York ou du Dancers’ Workshop d’Anna Halprin à San Francisco, ils rejettent virtuosité, expression dramatique, codes esthétiques et techniques, souhaitant abolir la distance entre la vie et la danse. Les chorégraphes invitent des amateurs et empruntent des mouvements au quotidien, ils chaussent les danseurs de baskets. Trisha Brown, Lucinda Childs, Simone Forti, David Gordon, Meredith Monk, Steve Paxton, Yvonne Rainer sont les figures majeures de cette contre-culture.

Lucinda Childs, Katema, 1978

https://vimeo.com/111709953